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lundi 14 septembre 2009

A la recherche des vieux censeurs perdus de N.B extrait de www.businessnews.com.tn

Je me permets de poster un article de http://www.businessnews.com.tn/ écrit par N.B qui appelle à réflexion.Par ailleurs, ce e-journal, 100% tunisien est l'un des meilleurs de la place avec une analyse critique du monde tunisien et une information économique de qualité. Je le conseille à tous ceux qui ne le connaissent pas encore...et ils sont rares

A la recherche des vieux censeurs perdus de N.B

Il s’appelle Hatem. Il fut un temps où Hatem n’était qu’un petit journaliste lu par quelques francophones BCBG de Tunis Hebdo, puis du Temps. Mais Hatem a de l’ambition. Il s’est alors mis à rédiger des scénarios pour la télévision. Son dernier en date est celui de la série ‘’Choufli hall’’. Ça a bien marché. Très bien marché au point que les annonceurs publicitaires se sont mis à se bousculer pour placer leur spot avant, pendant et après sa série.
Il y en avait tellement que la direction de la télévision n’a pas su quoi faire. Peut-elle décliner cette aubaine ? Il faut être un génie pour trouver une solution à l’équation de placer 42 minutes de pub dans un espace-temps de 30 minutes. Justement, la direction de la télévision est composée de génies qui vous trouvent des solutions à toutes les équations. Sachant que c’est dans les vieilles marmites que l’on compose les meilleurs plats, la direction de la télévision a cherché dans les siennes de marmites et a trouvé la solution à ‘’choufli hall’’ : réduire l’espace temps consacré à la série en lui censurant 12 minutes. L’information est rapportée dans la chronique de Khemais Khayati dans Assabah de samedi dernier.
Mais ça n’a ébranlé personne. La censure en Tunisie, ce n’est pas nouveau. Surtout quand on s’appelle Hatem et que l’on était journaliste. Tout le monde s’y fait. On est habitué à être censuré. A être méprisé.
Ce qui est nouveau cependant, c’est que l’on est censuré à cause de pots de yaourts et des paquets de biscuits !
Avant, les censeurs ‘’militaient’’ pour le respect des politiques, de la religion et des bonnes mœurs. Aujourd’hui, ils ‘’militent’’ pour les yaourts et les biscuits. A chaque génération (de censeurs), ses priorités.

Lui, c’est un petit garçon des cités. Un garçon qui a de l’ambition et beaucoup de prétention. Passionné de comédie, il a joué un rôle par-ci, campé un personnage par-là et, croyant que l’heure de gloire avait sonné, il a lancé son propre show. Ça a marché, son show a plu, son show a séduit.
Quelques jours plus tard, on a découvert qu’une partie du show du petit garçon était plagiée sur celui d’un autre petit garçon. Le plagiat est un sport national en Tunisie. Il y a même des chaînes de télévision qui plagient ouvertement. Tant que personne n’a fait de break en prison, la porte est ouverte à tous les abus. Tout le monde plagie tout le monde et les censeurs s’en moquent, occupés qu’ils sont par leurs yaourts et leurs biscuits.
Justement, il se trouve un qui a osé crier au scandale. C’est un jeune inconnu qui, sur sa page Facebook, a ‘’osé’’ montrer une vidéo mettant en parallèle les scènes du plagiat en les plaçant côte à côte. Mieux, il a inséré des passages d’une interview avec cette comparaison blasphématoire où le petit garçon des cités se mesurait à Robert de Niro and co. Scandale pour le petit garçon qui n’a pas apprécié cet étalage facebookiste !
Il exerça des pressions, des intimidations. Le jeune inconnu a eu peur et s’est autocensuré.
Avant, les censeurs étaient des gens d’un certain niveau, d’une certaine culture, d’un certain background. Aujourd’hui, n’importe qui peut censurer n’importe quoi.

Pendant que les uns censurent pour la pérennité des yaourtiers et les autres censurent pour préserver leur supposée bonne image, on s’interroge où sont les censeurs d’antan.
Ceux qui flanquaient du bleu à l’écran pour cacher un baiser. Ceux qui plaquaient une pancarte “interdit aux moins de dix-huit ans“ dans un film d’Almodovar.
Aujourd’hui, à la télé, on peut voir une femme battue, de la violence physique, psychologique et verbale en prime time. Aujourd’hui, on peut voir une télé proposer des émissions étrangères plagiées ouvertement. Aujourd’hui, à la télé, on peut avoir une minute de fiction pour trois minutes de pub. Mais où sont donc les vieux censeurs ? Pourquoi nous ont-ils quittés lorsqu’est venu le jour où l’on a vraiment besoin d’eux pour mettre un peu de régulation dans une télévision sans normes ?
Nous avons cherché et nous avons trouvé. Ils sont encore là, parmi nous et nous observent amusés. Ils sont toujours là devant leur écran. Non pas le petit écran de la télévision, mais devant l’écran de leur ordinateur occupés par nos mails, nos sites roses, nos sites politiques, notre Facebook, notre Youtube, notre Dailymotion. Ils sont malins les vieux censeurs et savent que l’avenir, c’est l’Internet.
A chaque génération (de censeurs), ses priorités. Paradoxalement, ce sont les vieux qui s’occupent de l’Internet en laissant les jeunes s’occuper de la télévision et du reste. Et ils ne s’attendaient certainement pas à ce que ces jeunes aillent censurer des fictions pour mettre des yaourts.
N.B.


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